Juste après le départ de Madère, nous laissons les iles Désertas sur bâbord.

Ce n’est qu’après une navigation de plus de 40 heures que nous arriverons aux Canaries

et que nous passerons entre l’île Graciosa au Nord de Lanzarote et la satanée Alegranza,

une île complétement noire car inhabitée, par une nuit complètement noire, sans lune. Oui, c’est moi qui était de quart à ce moment-là et c’était inquiétant de ne pas voir de mes propres yeux une île – assez grande – qui figurait pourtant bien sur l’écran cartographique à bord…
Quand le jour se lève, nous découvrons Lanzarote depuis la mer.

Nous accostons dans une marina loin de tout centre d’intérêt mais à l’inverse de Madère, avec plein de touristes. Les ports en pleine ville sont tous complets depuis que nous sommes sur les îles.
A propos de ces îles, je viens d’apprendre en consultant un dépliant touristique que nous sommes en Macaronésie. Si, si, ça existe vraiment ! C’est l’ensemble des îles de l’Atlantique côté Europe et Afrique, donc Madère, Les Canaries, Le Cap Vert et … Les Açores. On y était donc sans le savoir en Macaronésie, dites donc ! Je ne suis pas sûre que mon Papa, pourtant fort en culture générale, connaisse le nom de ce « continent ».
Revenons à Lanzarote que nous allons visiter pendant 2 jours en voiture avec nos amis du bateau Galic.

Jour 1 : découverte de la partie Sud

Nous passerons par les salines de Janubio encerclées de montagnes, ce qui est inhabituel pour nous.


Puis nous longerons une coulée de lave datant des éruptions de 1730 à 1736.


Petit détour à pied pour surplomber le Lagon Vert, couleur due à une concentration importante en phytoplancton.

Déjeuner à Playa Blanca où nous dégusterons des berniques et de la « demoiselle bleue » aussi appelé medregal. Un délice !



Ensuite, excursion dans le parc national des volcans de Timanfaya ; il n’y a que des bus qui sont autorisés sur cette route très étroite et très sinueuse. Dans plusieurs virages, l’avant du bus jusqu’au chauffeur est dans le vide… Les paysages sont grandioses, la palette des couleurs de roches est infinie et en toile de fond, toujours l’océan. On se croirait sur une autre planète. MA-GIQUE !



Ici, les entrailles de la Terre sont tellement chaudes qu’à un mètre de profondeur, des brindilles s’enflamment spontanément.

En descendant, nous passons par les plantations de vignes. Respect pour le travail des gens d’ici car avant de planter un pied de vigne, il faut commencer par construire un muret afin de le protéger du vent.


Dégustation dans une bodega d’un vin blanc sec, mais pas trop, fruité et très aromatique : le cépage « Malvoisie volcanic « est notre préféré. Nous connaissions déjà le cépage Malvoisie grâce à nos amis de Loire Atlantique.
Jardins de cactus, hibiscus, ici la terre noire fait ressortir les couleurs. Tout est très propre et très bien entretenu.



Jour 2 : sur les pas de César Manrique
César Manrique est né à Lanzarote en 1919 et est décédé en 1992. C’est un artiste, un peintre, un sculpteur, un plasticien, un avant-gardiste, un architecte, mais pas que cela.



Après des séjours à Madrid, Paris, New York, il retourne à Lanzarote en 1966 pour s’y installer définitivement. Il promeut sur son île, qui amorce à cette époque son développement touristique, un modèle d’urbanisme marqué par la durabilité et la préservation du patrimoine naturel et culturel insulaire. Il va œuvrer pour un respect de l’architecture locale et c’est pour cela que Lanzarote est restée si belle et si différente des autres îles.


Il crée aussi de nombreux miradors, des jardins, des aménagements d’espaces, tous caractérisés par une volonté d’intégration au milieu naturel.
Nous avons visité le Mirador del rio, conçu par lui, tout au Nord de Lanzarote : panorama époustouflant et architecture très conviviale et totalement intégrée au site.
Puis nous irons découvrir les 2 maisons de Manrique :
1/La maison du volcan qu’il a construite en 1968 au beau milieu d’une coulée de lave. Cinq « bulles volcaniques » naturelles reliées entre elles sont utilisées comme pièces au niveau -1.
Vous constaterez sur l’avant dernière photo, qu’il a laissé entrer la coulée de lave sous le vitrage !
2/ la maison de la palmeraie, conçue par lui pour y travailler et y vivre ses dernières années. L’habitation:
Et son atelier:



Bref, un génie créatif et visionnaire.
Vous l’aurez compris : Lanzarote sous toutes ses facettes, nous a séduit !
